Publications collectives
Les armes cèdent-elles toujours à la toge ?
Grégory Daho, Luc Klein, Les armes cèdent-elles toujours à la toge ?
Regards interdisciplinaires sur les relations civilo-militaires en démocratie Mare & Martin, Droit de la sécurité et de la défense, Paris 2023
Depuis les attentats 2015 et 2016 en France, l’impression, diffuse mais tenace, d’une militarisation des démocraties libérales, fait l’objet d’une importante couverture médiatique. A la faveur d’un cadrage anti-terroriste aux effets politiques et sociaux puissants, l’emploi de la force armée s’est considérablement élargi. Qu’il faille juguler une menace à l’extérieur et désormais un risque à l’intérieur des frontières, s’acquitter des missions de supplétif des forces de police dans le cadre des manifestations de Gilets Jaunes, réinvestir un rôle intégrateur par le biais du Service National Universel ou soutenir la cohésion nationale dans le cadre d’une pandémie, le retour des militaires dans l’espace public est manifeste.
Si les relations civilo-militaires en France sont marquées par l’héritage d’une profonde défiance entre autorités politiques et chefs militaires dès l’origine même de la République, la place nouvelle des armées dans la plupart des démocraties interroge tant les observateurs que les praticiens. Initié dans le cadre du programme de recherche Sorbonne War Studies, cet ouvrage collectif, inédit en langue française, réunit une dizaine d’universitaires autour de la question de l’évolution de l’usage et des rôles des forces armées dans un cadre anti-terroriste caractérisé par un brouillage des repères traditionnels que sont la guerre et la paix, la défense extérieure et la sécurité intérieure, l’endiguement des menaces et la gestion des risques. À travers cette question ce sont les notions canoniques d’autorité, de légitimité et de continuité de l’État qui sont traitées.
L’ouvrage contribue à renouveler la teneur des débats sur le contrôle démocratique des forces armées en promouvant un cadre analytique interdisciplinaire (Droit, Histoire, Science Politique et Sociologie), une démarche comparative (France, Allemagne, États-Unis, Royaume-Uni) et en insistant sur la dimension méthodologique et empirique du travail d’enquête sur les politiques de défense et de sécurité.
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La guerre de près et de loin XXe-XXIe siècle
La guerre de près et de loin XXe-XXIe siècle
Sous la direction d’Alya Aglan, Yann Richard et Pierre Vermeren
Comme toute réalité sociale, la guerre n’est pas seulement un fait en soi. C’est surtout un événement vécu et rapporté par des témoins, des victimes et des acteurs de différentes natures et de différents statuts. La manière dont les guerres sont vécues et rapportées par les témoins, victimes et acteurs, dépend largement de l’ensemble des représentations individuelles et collectives qu’elles véhiculent et des relations qu’elles entretiennent avec l’environnement politique, économique, religieux et social au sens le plus large. Comment la guerre est-elle représentée ?Comment les acteurs de la guerre sont-ils eux-mêmes représentés ? Quelle image, collectivement élaborée et partagée, a-t-on de l’ennemi ? Comment les représentations de l’ennemi et de la guerre sont-elles éventuellement élaborées, diffusées et instrumentalisées pour susciter l’adhésion, pour mobiliser, pour fabriquer du rejet ou du consentement, enfin pour instituer la norme du juste et de l’injuste ? Autant de questions qui sont les fils rouges de cet ouvrage, composé dans le cadre du projet Sorbonne War Studies pour répondre à un double défi. Il s’agit premièrement d’appréhender la représentation de la guerre à la fois comme une perception consensuelle et comme une projection manipulée, pour donner lieu à une féconde discussion entre des spécialistes de plusieurs disciplines des sciences humaines et sociales (la géographie, l’histoire, l’histoire de l’Art et l’archéologie, la sociologie) et de différents pays ou aires géographiques (Afghanistan, Afrique subsaharienne, Balkans occidentaux, Europe orientale, Maghreb, Moyen Orient). Il s’agit deuxièmement de mettre à jour et de décrypter, derrière les images et la communication contrainte, et en allant parfois au plus près de l’expérience du combat, différents points de vue sur des conflits violents contemporains, qu’ils soient proches ou lointains. Trois fils directeurs ont été choisis pour construire la réflexion au sujet des représentations de la guerre, appréhendées comme des constructions sociales et politiques et comme les fruits de multiples transactions : l’impact des révolutions techniques, la justification des opérations militaires extérieures (notamment les opérations françaises) et la pertinence de la notion de territoire pour qualifier la guerre et l’interpréter.
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