Programme interdisciplinaire
Saisir l’évolution des organisations militaires par leur environnement
La sécurité est au fondement du pacte social. À en juger par le foisonnement d'épithètes qui lui sont accolées (internationale, humaine, économique, environnementale, alimentaire, sanitaire, sociétale), elle a connu un élargissement remarquable depuis la fin de la Guerre Froide. Elle n’est plus uniquement l’affaire des Etats, mais de tous, c'est-à-dire des individus et des populations qui doivent se montrer résilientes. À l’intérieur d’un champ de la défense dilaté en champ de la sécurité, les militaires doivent désormais gérer des risques (internes) et plus simplement des menaces (externes), anticiper des crises et plus seulement préparer des guerres. Dans le cadre antiterroriste actuel, cette évolution, caractéristique de l’avènement d’une « société du risque », touche également les autres fonctions et missions régaliennes comme celles des diplomates, des policiers, des magistrats ou des préfets. Si le constat de l’élargissement de la notion de sécurité est en effet consensuel chez les théoriciens comme les praticiens, ses effets sur la place et le rôle de la puissance publique - donc des militaires - sont encore difficiles à évaluer.
Postulant une redistribution des rôles et des ressources entre acteurs de la sécurité, et constatant un « retour » des militaires dans le quotidien des Français, ce programme a moins vocation à dresser l’inventaire des professionnels du domaine qu’à proposer une analyse rigoureuse des effets de l’évolution des interactions entre les forces armées et leur environnement sur les usages politiques et sociaux des organisations militaires.
Le volet recherche du programme SWS se décline en trois axes.
- Axe 1. L’environnement opérationnel : le rapport aux territoires et aux populations
- Axe 2. L’environnement décisionnel : pilotage et division du travail de « gestion » des crises
- Axe 3. L’environnement socioprofessionnel : compétences et carrières au contact des acteurs de la sécurité́.